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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 00:37

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Le musée Fesch à Ajaccio organise au printemps une série de cours d'histoire de l'art.

 

Ces cours serviront de préambule à l'exposition qui s'ouvrira cet été et qui sera consacrée à la peinture du XVIIe siècle florentin : Florence au Grand siècle.

 

A cette occasion, j'y donnerai trois cours sur l'art du XVIIe siècle les 17 mars, 5 mai et 23 juin 2011.

 

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Mes conférences
22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 13:32

Les éditions Arthena font paraître en ce début d'année une monographie remarquable sur le peintre hollandais Jacob van Loo (1614-1670), écrite par David Mandrella. La science de l'auteur et la qualité des reproductions permettent une vraie redécouverte du style de ce grand artiste encore trop méconnu.

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Une part importante de l'oeuvre de Jacob van Loo incarne le versant dit "classique" de l'art hollandais. Il existe en effet, au XVIIe siècle, en face de la peinture réaliste, de ces portraits et scènes de la vie sociale qui ont fait le succès de l'art des Pays-Bas du Nord de Rembrandt à Vermeer, une production picturale d'une inspiration très différente. Décrivant des scènes bibliques ou mythologiques à l'imitation des peintres italiens, ce "classicisme hollandais" (celui également de Gérard de Lairesse ou de Jacob Backer) emprunte une voie originale par rapport à la tradition "arcadienne" romano-bolonaise (qui court de Raphaël à Guido Reni). La description du récit classique y passe par le filtre du naturalisme. Tous ces mondes lointains redescendent sur Terre. Vélasquez expérimenta la chose avec succès, les frères Le Nain également. Le choc de ces univers opposés produit un résultat aussi inhabituel que troublant. L'exposition récente du musée Jacquemart-André sur les liens entre le classicisme français et les maîtres des écoles du nord s'attardait sur cette question.

Les sujets mythologiques forment ainsi une inspiration importante pour Jacob van Loo. Et ce qui frappe surtout dans ses tableaux, c'est le traitement du nu féminin. Comme l'écrit Jacques Foucart dans sa préface, ces nus "forcent l'attention". Le traitement réaliste des corps heurte nos habitudes et bouscule nos repères visuels.

Dans la culture du XVIIe siècle (et cela, depuis la Renaissance), le nu féminin est toléré s'il suit les règles formelles de l'idéalisation, c'est-à-dire s'il obéit à un canon bien précis calqué sur l'art antique. Or Jacob Van Loo propose une expérience visuelle résolument différente. Les figures de la mythologie sont incarnées par des femmes réelles. Il y a une réification de la femme idéale, littéraire et mythologique. Le nu en devient presque plus érotique. Mais c'est un érotisme alors très différent de ce que produiront par exemple François Boucher et les illustrateurs libertins du XVIIIe siècle. Le corps féminin chez van Loo ne cherche pas à être joli, aguicheur, "coquin" ou provocateur. C'est une nudité naturelle, ordinaire. Le résultat est "à la fois noble et prosaïque" (D. Mandrella).
Si l'on osait le rapprochement, on pourrait dire que le travail de Jacob van Loo évoque presque la démarche de Nan Goldin pour qui le nu et la sexualité sont des choses de la vie quotidienne (Simon and Jessica in the shower Paris - 2001).

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Parutions
21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 12:13

300x450.jpgLes éditions de la Maison des Sciences de l'Homme viennent de publier dans la collection « Passages » (avec le concours du très actif Centre allemand d'histoire de l'art) la thèse de doctorat de Bénédicte Gady consacrée aux mécanismes d'ascension professionnelle, sociale et artistique de Charles Le Brun.

Outre la masse documentaire, la précision et la rigueur scientifique (que l'on est en droit d'attendre de toute bonne thèse !), ce qui est remarquable dans cet ouvrage c'est la manière dont l'auteur nous fait partager les étapes de son enquête. On assiste avec lui, comme derrière son épaule, à l'exploration intellectuelle de cette matière historique et documentaire complexe. Le résultat est à l'opposé de bien des ouvrages savants où la somme des analyses est placée sous les yeux du lecteur, comme une masse indigeste. Nous sommes les témoins comblés d'une véritable prospection intellectuelle que renforce encore la qualité du style. Au-delà du sujet "Le Brun", c'est presque une philosophie de la science sociale que l'on savoure.

 

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Parutions
10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 14:05

hdLeMartyredeSainteCatherine-383x450Le musée du Luxembourg à Paris rouvre ses portes ce mois-ci avec une exposition sur Lucas Cranach.

L'histoire de ce musée, dont on pourra trouver ici une succincte chronologie, est quelque peu chaotique. Son ouverture au public et la nature des oeuvres exposées ont été très irrégulières. Pendant la plus longue partie du XIXe siècle, il a été le musée où étaient présentées les oeuvres des artistes vivants, avant que celles-ci ne soient - éventuellement - transférées au musée du Louvre à la mort de l'artiste. Le musée du Luxembourg ferme en 1937 lorsque ses collections sont déplacées au Palais de Tokyo.

En 1979, le Sénat décide de faire revivre le "musée" (toujours désigné ainsi alors qu'il n'a désormais plus de collection propre) grâce à une série d'expositions mettant en valeur le patrimoine des musées de Province.

En 2000, il confie la gestion du lieu à une société privée SVO Art qui y organisa de nombreuses expositions jusqu'en 2009. En juin 2010, le Sénat décide de transférer cette gestion à l’Etablissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Elysées (RMN - Grand Palais).

 

L'exposition de réouverture est une reprise en plus petit de l'exposition Cranach qui s'était tenue à Bruxelles cet automne. Au premier abord, la muséographie peut sembler un peu déconcertante : les cimaises sont formées de parois en bois brut teint en brun foncé et aménageant des sortes de caissons où sont installées les oeuvres. Le premier choc passé, on remarquera surtout que cette présentation permet au visiteur de se tenir au plus près des peintures ou des gravures, ce qui est  très heureux pour cet artiste. Parmi les oeuvres les plus remarquables, nous avons été frappé par le spectaculaire Martyre de sainte Catherine (Budapest, église réformée, collection Raday).

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Expositions
1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 09:55

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Le 8 décembre 2009, un beau Portrait d'homme de Rembrandt était vendu chez Christie's Londres pour la somme de £ 20 200 000, c'est-à-dire 24 000 000 €.

 

Or le Art Daily nous apprend que ce tableau sera à nouveau proposé à la vente lors de la TEFAF 2011, la grande foire de Maastricht, au prix de 34 000 000 €.

 

Une telle augmentation du prix reflète la brutale évolution à la hausse du marché au cours de l'année 2010. La rareté des grands noms pour l'art ancien ne fait qu'accentuer cette tendance.

 

Il sera exposé à la TEFAF par la galerie Otto Naumann (NY). Le tableau, peint en 1658, a été nettoyé et restauré. Il s'agit de l'un des derniers Rembrandt encore en main privée.

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Marché de l'art
28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 15:15

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Le musée du Louvre poursuit sa brillante saison XVIIIe siècle avec une exposition sur Franz Xaver Messerschmidt, l'un des sculpteurs les plus originaux de ce siècle et, paradoxalement, l'un des créateurs qui représente le mieux les obsessions de son temps. Le fantasque et l'individualité exacerbée traversent les mentalités de ce siècle compliqué (en particulier dans sa seconde moitié). Messerschmidt, dans sa violente névrose, pose la question du tourment qui se manifeste par une sorte de trop-plein du Moi. Le monde tel qu'il était ne survivra pas à ces questionnements.

 

L'exposition du Louvre, sobre, élégante, efficace, permet de réfléchir à ces problématiques civilisationnelles et démontre utilement que l'oeuvre de Messerschmidt est bien moins anecdotique et marginale qu'on pouvait le penser.

 

Ici le dossier de presse, très complet comme toujours avec le Louvre.

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Expositions
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 14:55

La Pinacothèque de Paris poursuit son aventure originale au sein de la vie culturelle parisienne avec la présentation d'une  série de manifestations consacrées à la peinture ancienne. Regroupées sous le nom de Naissance d'une collection, elles viennent saluer la création d'un musée privé d'une forme un peu inédite. Il exposera non pas une collection possédée en propre mais des oeuvres prêtées par des particuliers selon un principe de dépôt à plus ou moins long terme. Cette "collection permanente" n'est donc pas vraiment permanente.

L'utile article du Monde permet d'y voir plus clair.

 

La première exposition au double titre : L'Ermitage : Naissance du musée impérial. Les Romanov, tsars collectionneurs permet de (re)voir quelques beaux tableaux du musée de l'Ermitage comme le David et Jonathan de Rembrandt, une nature morte montrant les attributs des arts de Chardin, un beau portrait de Greuze, une petite Bacchanale de Poussin. L'approche est axée sur le collectionnisme et les efforts successifs de Pierre le Grand, de Catherine II et d'Alexandre Ier pour enrichir les collections impériales.

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La seconde exposition, Les Esterházy, princes collectionneurs présente par école quelques unes des belles pièces du musée des Beaux-Arts de Budapest. On y remarque la très délicate (et inachevée) Sainte Famille de Raphaël qui ne déçoit pas et une belle série de tableaux vénitiens : une tête d'homme attribuée à Jacopo Bassano (?), une Crucifixion de Véronèse et un étonnant Tintoret, très pictural.

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Ces deux expositions offrent certes la possibilité de voir quelques tableaux de première importance mais elles sont  assez peu originales. En revanche, la troisième partie de la Pinacothèque, celle présentée comme constituant la "collection permanente", est nettement plus singulière. Au lieu d'une présentation par école ou par période, l'accrochage confronte avec une grande liberté les oeuvres selon le seul critère de la subjectivité. Nos habitudes d'historien de l'art sont  un peu bousculées, mais très vite l'esprit se prend au jeu : on cherche les ressemblances formelles, les correspondances iconographiques, les effets d'échos ou de contrastes. Le regard du visiteur de musée redevient dynamique. L'exposition de Patrice Chéreau au musée du Louvre, que nous avions commentée ici, était dans le même esprit.

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Expositions
13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 13:38

affiche-expo-revenants.jpgÉtonnante accroche visuelle pour la nouvelle exposition dossier au musée du Louvre !

 

La salle d'actualité du département des arts graphiques du musée du Louvre présente à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 28 mars 2010 : Revenants. Images, figures et récits du retour des morts. Cette petite exposition fait partie d'un cycle de conférences, lectures et films consacré au thème de la croyance aux revenants, aux spectres, aux fantômes et aux danses macabres. Voici le dossier de presse qui donne toutes les précisions nécessaires sur cette riche programmation.

 

Les oeuvres présentées dans l'exposition sont toutes intéressantes mais c'est principalement celle utilisée pour l'affiche qui retient l'attention. Il s'agit d'un dessin par Daniel Rabel (1578-1637) représentant l'Entrée des fantômes, extrait d'un recueil se rapportant au Ballet du chasteau de Bicêtre dansé le 8 mars 1632 au Louvre, à l'Arsenal et à l'Hôtel de Ville.

 

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L'affiche de l'exposition, visible sous pyramide, se concentre sur deux des quatre lugubres figures de droite : des spectres vêtus de noir des pieds à la tête dans un costume qui ne laisse pas voir le visage...

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Expositions
7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 18:59

Colbert présente à Louis XIV les membres de l'Ac-copie-1

Il faut se précipiter au château de Versailles pour voir en ce moment l'exposition Sciences et curiosités à la Cour de Versailles. C'est une éclatante réussite !

Les expositions sur l'histoire des sciences et des techniques sont souvent difficiles à faire apprécier au grand public.  Ici, les commissaires ont réussi à traiter leur sujet de façon à la fois séduisante et convaincante. La scénographie particulièrement suggestive de Frédéric Beauclair entre pour beaucoup dans l'émerveillement que procure la visite. Très spectaculaire, souvent poétique, toujours inventive, elle permet au visiteur de parfaitement ressentir le caractère peu commun de l'aventure scientifique à Versailles.Colbert-presente-a-Louis-XIV-les-membres-de-l-Ac-copie-2.jpg Certains trouveront peut-être que cette mise en scène est un peu envahissante, qu'elle paraît chercher sans cesse l'effet, mais on ne pourra contester que celle-ci est toujours au service d'un propos et d'une démonstration. Et les démonstrations sont éloquentes.

 

L'utilisation de technologies numériques de pointe participe par ailleurs à l'effort de pédagogie. Le site internet de l'exposition permet de retrouver plusieurs des vidéos présentées. Mais rien ne remplacera l'étonnante expérience de la salle d'introduction : une vision immersive dans le château, les jardins et les différents lieux de science, avec une présentation des principaux thèmes de l'exposition. Un modèle de réussite.

 

La thèse de l'exposition est très bien mise en valeur tout au long du parcours : il s'agit de faire découvrir au visiteur le rôle déterminant du château de Versailles dans l'histoire des sciences en France et en Europe, rôle qui avait été jusqu'alors largement négligé. Béatrix Saule, commissaire de l'exposition, explique ainsi que cette exposition a été l'occasion de réévaluer la place de Versailles comme lieu d'échange et d'expérimentation dans l'essor des sciences. Un champ immense de recherche s'ouvre désormais pour les historiens.

 

Le dossier de presse, très complet, est ici.

Pendule de la création du monde

Pendule de la création du monde, 1754

(Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon)

 

Post Scriptum : En raison de son succès, l''exposition est prolongée jusqu'au 3 avril 2011.

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Expositions
26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 19:08

Le 7 décembre 2010 est passé en vente chez Christie's à Londres l'un des tableaux les plus célèbres de Nicolas Poussin : L'Ordre, une des toiles de la première série des Sept Sacrements.

 

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Cette célèbre série avait été peinte entre 1636 et 1640 pour Cassiano dal Pozzo, ami et mécène du peintre.

 

Le tableau, conservé dans le palais de la famille à Rome, se transmit par héritage jusqu’à la famille Boccapaduli. Il quitta l’Italie en 1785 lorsqu’il fut acquis, avec le reste de la série, par le 4e duc de Rutland, Charles Manners.

 

La série était demeurée complète jusqu'au début du XIXe siècle. Malheureusement, la Pénitence fut détruite en 1816 par un incendie  et, en 1939, le Baptême fut vendu par l'intermédiaire de la maison Wildenstein au milliardaire américain Samuel H. Kress. Il entra en 1946 dans la collection de la National Gallery of Art de Washington. Les cinq autres tableaux sont restés la propriété de la famille Rutland jusqu'à aujourd'hui.

En 2003, ils ont été déposés en prêt à long terme à la National Gallery de Londres.

 

La maison Christie's propose une étude particulièrement complète de L'Ordre dans son catalogue de vente (le tableau de Poussin est le dernier lot de la vente, à partir de la page 156).

 

La toile était estimée entre 17 et 22 millions d'euros mais elle n'a pas trouvé d'acquéreur. La dernière enchère était à 13,5 millions de livres sterling, ce qui était inférieur au prix de réserve.

 

Rappelons que le record pour un tableau de Maître Ancien est de 49,5 millions de livres pour Le massacre des innocents de Rubens passé en vente à Londres chez Sotheby's le 10 juillet 2002, n°6, et aujourd'hui conservé au musée des Beaux-Arts de l'Ontario (Art Gallery of Ontario) à Ottawa.

 

 

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Published by Jérôme Delaplanche - dans Marché de l'art

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